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Session I

Les friches urbaines. Territoires d’innovations ou temps de conflits ?

Co-porteures : Francesca DI PIETRO (Université de Tours), Sarah DUBEAUX (ENS) & Cécile MATTOUG (Géographie-cités)

Définies comme des espaces urbains temporairement dépourvus d’un usage officiel, les friches sont produites par de nombreux mécanismes sociaux, économiques, fiscaux, voire par des dynamiques urbaines plus générales comme le renouvellement, l’étalement urbain ou la désindustrialisation. Ainsi, les friches font partie intégrante de l’évolution des villes.
Elles sont souvent un support pour des usages dits informels et d’appropriations de la part d’habitants. Par exemple, les friches végétalisées réduisent, sans compenser, la faiblesse des espaces verts publics. Si certaines initiatives locales semblent répondre aux attentes des citadins et d’associations en matière de nature en ville et d’espaces de liberté, en permettant notamment l’accès au sol, elles se heurtent aux politiques de densification engagées par les pouvoirs publics au nom de la lutte contre l’étalement urbain.
Cette session vise à interroger les possibles processus d’intégration dans les politiques publiques des initiatives locales sur des friches urbaines et à en questionner les temporalités. Plusieurs questions peuvent être abordées : quelles formes prennent les pratiques d’appropriation des friches urbaines ? En quoi ces pratiques relèvent-elles, ou non, d’une expérimentation voire d’une innovation à travers les processus, acteurs et temporalités à l’œuvre ? Comment s’intègrent les temps courts, ponctuels, voire instantanés de ces pratiques dites informelles et spontanées avec les temps institutionnels des politiques publiques ? Quels conflits cela induit entre institutions et société civile ? Cela illustre-t-il une transformation des enjeux fonciers ? En quoi les usages informels rencontrent/s’opposent-ils à la conservation de la biodiversité urbaine ? Quelles sont les répercussions de ces engagements individuels et collectifs sur les friches urbaines et sur le renouveau de la planification et de l’aménagement ?

Références bibliographiques indicatives

Ambrosino C., Andrès L., 2008, « Friches en ville : du temps de veille aux politiques de l’espace », Espaces et sociétés, 3-134, p. 37-51 [doi:10.3917/esp.134.0037].
Bonthoux S., Brun M., Di Pietro F., Greulich S., Bouché-Pillon S., 2014, “How Can Wastelands Promote Biodiversity in Cities? A Review”, Landscape and Urban Planning, n° 132, p. 79‑88 [doi:10.1016/j.landurbplan.2014.08.010].
Brun M., Di Pietro F., Bonthoux S., 2018, “Residents’ Perceptions and Valuations of Urban Wastelands are Influenced by VegÉtation Structure”, Urban Forestry and Urban Greening, n° 29, p. 393‑403 [doi:10.1016/j.ufug.2017.01.005].
Dubeaux S., Cunningham Sabot E., 2018, “Maximizing the Potential of Vacant Spaces within Shrinking Cities, a German Approach”, Cities, vol. 75, p. 6-11.
Hofmann M., Westermann J.R., Kowarik I., van der Meer E., 2012, “Perceptions of Parks and Urban Derelict Land by Landscape Planners and Residents”, Urban Forestry and Urban Greening, n° 11, p. 303‑312 [doi:10.1016/j.ufug.2012.04.001].
Lemoine G., 2017, « Usages temporaires des friches urbaines de l’Établissement public foncier Nord–Pas-de-Calais : une contribution aux villes durables ? », Techniques Sciences Méthodes, n° 3, p. 1‑8.
Mathey J., Arndt T., Banse J., Rink D., 2018, “Public Perception of Spontaneous VegÉtation on Brownfields in Urban Areas. Results from Surveys in Dresden and Leipzig (Germany)”, Urban Forestry and Urban Greening, n° 29, p. 384-392 [doi:10.1016/j.ufug.2016.10.007].
Mattoug C., 2019, « Le temps des vides urbains. Pratiques d’appropriations, usages et représentations divergents des vides dans la fabrique de la ville », in A. Jazouli, La relève scientifique saison #1, Paris, CGET.

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